Dans l'univers musical, les genres sont rarement genrés. On ne parle pas de pop féminine, de rock féminin ou de R&B féminin, sauf lorsqu'il s'agit de catégories spécifiques lors de remises de prix.
Pourtant, lorsqu'on aborde le rap, il semble nécessaire de préciser "rap féminin" pour désigner les artistes femmes.
Mais pourquoi cette distinction ?
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Une invisibilisation historique des femmes dans le rap
Le rap, historiquement dominé par des figures masculines, a souvent cantonné les femmes à des rôles secondaires ou exceptionnels. Même si des pionnières comme Queen Latifah, Diam’s ou MC Lyte ont marqué le genre, la présence des femmes dans le rap a longtemps été perçue comme une exception plutôt que comme une normalité. Ce regard biaisé perpétue l’idée que le rap serait un genre "masculin", et que les femmes y seraient des "intruses" qui nécessitent une classification à part.
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Un label qui enferme plus qu'il ne valorise
Qualifier le rap des femmes de "rap féminin" revient à créer une sous-catégorie, comme si leur musique devait être analysée différemment de celle de leurs homologues masculins. Pourtant, le rap n’est pas une question de genre, mais de style, de plume, de flow et d’authenticité. L’ajout de "féminin" sous-entend que les femmes font un rap à part, un rap différent, voire un rap destiné à un public particulier.
Ce phénomène se retrouve peu dans d'autres styles musicaux. On ne parle pas de "pop féminine" ou de "jazz féminin", sauf lorsqu'il s'agit de catégories lors de cérémonies de récompenses. Alors pourquoi le rap serait-il le seul genre à porter cette distinction ?
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Vers une normalisation de la place des femmes dans le rap
Les choses évoluent et de plus en plus d'artistes femmes imposent leur présence sans être systématiquement réduites à leur genre. Des rappeuses comme Shay, Chilla, Lala &ce ou encore Megan Thee Stallion prouvent que leur talent n’a pas besoin d’une étiquette particulière. Il est temps que l’on cesse de désigner le "rap féminin" comme un sous-genre et que l’on reconnaisse simplement ces artistes comme des rappeuses à part entière.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le terme "rap féminin" est-il encore pertinent aujourd’hui ? Partagez votre avis par mail à collectif.batonrouge@gmail.com ou par DM sur notre Instagram