Producteur : Comment Récupérer Tes Droits Voisins via la SCPP ou SPPF ?

 

Tu viens de finir un projet musical en tant que producteur. Tu as investi du temps, de l'énergie, et surtout, de l'argent. Tu as payé le studio, les musiciens, l'ingé son, et les clips. Ton rôle est crucial, mais tu as l'impression que ton travail n'est pas rémunéré à sa juste valeur. Tu vois le morceau tourner en radio, passer en soirée, mais où est la contrepartie financière de tout cet investissement ?

Si tu ne vois pas l'argent, c'est que tu as raté une étape clé. Une étape que trop de producteurs, notamment indépendants, ignorent : la perception des droits voisins.

J'ai vu des productions géniales rapporter des millions d'euros en streams et en vues, mais le producteur ne touchait quasiment rien en dehors de la distribution directe. La raison est simple : il a confondu les droits d'auteur avec les droits voisins. C'est une claque, mais une claque salvatrice : si tu es producteur, la SACEM ne suffit pas. C'est à la SPPF ou à la SCPP que tu dois déclarer tes œuvres. C'est là que ton argent t'attend.


 

La Différence qui Reste en Tête : Auteur VS. Producteur

 

Pour comprendre les droits voisins, il faut d'abord faire une distinction claire.

  • Les droits d'auteur ✍️ : Ce sont les droits de l'auteur et du compositeur. Ils sont rémunérés pour la création de l'œuvre (la musique et les paroles en tant que concept). C'est la SACEM qui gère ça en France. Si tu as écrit ou composé le morceau, c'est par là que tu passes.

  • Les droits voisins 📢 : Ce sont les droits des producteurs phonographiques et des artistes-interprètes. Ils sont rémunérés pour l'investissement et la diffusion de l'œuvre. Le producteur est rémunéré pour l'enregistrement (le master), et l'artiste pour l'interprétation. C'est la loi qui leur donne ce droit, c'est une protection essentielle pour la chaîne de production musicale.

Chaque fois qu'un morceau est diffusé en public (radio, TV, concerts, bars...), des droits voisins sont générés. C'est une source de revenus massive, souvent sous-estimée. Pour te donner un ordre d'idée, la SCPP a redistribué 51,5 millions d’euros en 2023, et la SPPF 40,7 millions d’euros sur la même période ! L'argent est là, il ne te reste plus qu'à le réclamer.


 

Comment Déclarer Tes Œuvres et Récupérer Ton Argent ?

 

Contrairement à la SACEM, en tant que producteur, tu as deux options principales en France, selon ton profil :

  1. La SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques) :

    • C'est la société qui représente la grande majorité des majors et des grands labels indépendants.

    • Si ton catalogue est important, la SCPP est ton interlocuteur. Elle gère la collecte et la répartition des droits voisins.

    • Pour en savoir plus, tu peux te rendre sur leur site officiel : https://www.scpp.fr/

  2. La SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France) :

    • C'est la société qui représente plus de 2 000 labels indépendants français. C'est souvent l'interlocuteur de choix pour les petits et moyens producteurs.

    • La SPPF est reconnue pour sa proximité avec les artistes et les structures indépendantes.

    • Pour rejoindre leur communauté et déclarer tes œuvres, va sur leur site : https://www.sppf.com/

Une fois affilié à l'une de ces sociétés, le processus est similaire à celui de la SACEM : tu déclares tes enregistrements via leur plateforme, et ils se chargent de collecter et de te verser tes droits.


 

Le Piège le Plus Coûteux : Croire que quelqu'un d'autre s'en occupe

 

Tu as payé ton ingé son, le studio, tu as mis de l'argent sur la table. Ne t'arrête pas là ! L'erreur la plus fréquente des producteurs débutants est de penser que la plateforme de streaming ou le label s'occupe de tout. FAUX !

La plupart des droits voisins sont générés par la radio, la télévision et les lieux publics. Et pour les collecter, tu dois être affilié à la bonne société.

Moral de l'histoire : En tant que producteur, ton travail est un investissement. Et tout investissement mérite un retour. Maîtriser les droits voisins, ce n'est pas de la paperasse. C'est la stratégie la plus intelligente pour sécuriser ton business musical, te professionnaliser et surtout, t'assurer que ton argent n'est plus jamais perdu.



 

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