Spotify révolutionne son modèle de royalties en 2024 : les gagnants et les perdants 🎧

 

 

Spotify révolutionne son modèle de royalties en 2024 : les gagnants et les perdants 🎧

Quels sont les changements majeurs prévus par Spotify en 2024 pour rémunérer les artistes et lutter contre la fraude au streaming ?

Spotify, le leader mondial du streaming musical, a officiellement confirmé qu’il allait modifier son modèle de rémunération des artistes en 2024. Selon un communiqué publié le 21 novembre 2023, Spotify prévoit de mettre en place trois changements majeurs dans son système de paiement des royalties, avec l’objectif de déplacer un milliard de dollars de revenus vers les artistes et les ayants droit “légitimes” sur les cinq prochaines années.

Ces changements interviennent alors que Spotify fait face à la concurrence de Deezer et Apple Music, qui ont adopté des modèles de rémunération différents, basés sur le principe du “user-centric”. Ce principe consiste à attribuer les revenus générés par un abonné uniquement aux artistes qu’il écoute, et non pas à les répartir proportionnellement au nombre total de streams sur la plateforme.

Spotify, en revanche, ne compte pas abandonner son système actuel de rémunération “pro-rata” (ou “Streamshare”), qui consiste à calculer les royalties en fonction de la part de marché de chaque artiste sur le service. Toutefois, Spotify entend apporter trois modifications spécifiques à ce système, afin de “combattre trois fuites sur le bassin de royalties - qui empêchent actuellement l’argent d’arriver aux artistes qui travaillent”.

Quels sont ces trois changements et quelles sont leurs implications pour l’industrie musicale ?

Un seuil minimum de streams annuels pour générer des royalties

Le premier changement annoncé par Spotify est l’introduction d’un seuil minimum de streams annuels qu’un titre doit atteindre avant de commencer à générer des royalties sur le service. Ce seuil est fixé à 1 000 streams par an par titre. Cela signifie que si un titre est écouté moins de 1 000 fois sur une période de 12 mois, il ne rapportera rien à son propriétaire.

Cette mesure vise à lutter contre la fraude au streaming, qui consiste à utiliser des bots ou des fermes de clics pour gonfler artificiellement le nombre de streams d’un titre et ainsi augmenter les revenus perçus par son propriétaire. Selon une étude de The Trichordist, la fraude au streaming coûterait environ 300 millions de dollars par an aux artistes légitimes.

En instaurant un seuil minimum de streams, Spotify espère décourager les fraudeurs, qui devront investir davantage pour atteindre le seuil requis, et réduire le nombre de titres fantômes, qui n’ont pas de véritable audience mais qui bénéficient du système pro-rata. Ainsi, Spotify compte redistribuer une partie des revenus économisés vers les artistes qui ont une réelle demande sur le service.

Une pénalité financière pour les distributeurs de musique en cas de fraude détectée

Le deuxième changement annoncé par Spotify est la mise en place d’une pénalité financière pour les distributeurs de musique - labels inclus - lorsque de l’activité frauduleuse est détectée sur les titres qu’ils ont téléchargés sur Spotify. Cette pénalité prendrait la forme d’une réduction du taux de royalties appliqué aux titres concernés, voire d’une suppression pure et simple des titres du catalogue de Spotify.

Cette mesure vise à responsabiliser les distributeurs de musique, qui sont les intermédiaires entre les artistes et les plateformes de streaming, et qui touchent une commission sur les revenus générés par les titres qu’ils distribuent. En cas de fraude avérée, les distributeurs devront donc assumer les conséquences financières de leurs actes, et non pas les reporter sur les artistes ou sur le service de streaming.

Spotify compte ainsi inciter les distributeurs à être plus vigilants sur la qualité et l’origine des titres qu’ils proposent sur le service, et à éviter de collaborer avec des acteurs malhonnêtes qui cherchent à profiter du système. De plus, Spotify espère renforcer la confiance des artistes et des ayants droit envers le service, en leur montrant qu’il prend au sérieux la lutte contre la fraude au streaming.

Une durée minimale de lecture pour chaque titre non musical pour générer des royalties

Le troisième changement annoncé par Spotify est l’introduction d’une durée minimale de lecture que chaque titre non musical doit atteindre pour générer des royalties. Un titre non musical est un titre qui ne contient pas de musique, mais plutôt du bruit, du silence, ou des sons ambiants. Cette durée minimale est fixée à 2 minutes par titre. Cela signifie que si un titre non musical est écouté moins de 2 minutes, il ne rapportera rien à son propriétaire.

Cette mesure vise à limiter l’impact des titres non musicaux sur le bassin de royalties du service, qui sont souvent utilisés comme des stratégies d’optimisation pour maximiser les revenus perçus par les artistes ou les labels. Par exemple, certains artistes publient des albums composés de titres très courts (moins de 30 secondes) et très nombreux (plus de 100), qui génèrent autant de royalties qu’un titre normal, mais qui demandent moins de temps d’écoute aux auditeurs.

En imposant une durée minimale de lecture pour les titres non musicaux, Spotify entend réduire l’incitation à recourir à ces pratiques, qui faussent la répartition des revenus entre les artistes et qui nuisent à la qualité du service. Ainsi, Spotify compte favoriser les artistes qui produisent de la musique de qualité, et qui respectent les attentes des auditeurs.

Conclusion

Spotify révolutionne son modèle de royalties en 2024 : les gagnants et les perdants 🎧

Spotify, le leader mondial du streaming musical, a officiellement confirmé qu’il allait modifier son modèle de rémunération des artistes en 2024. En introduisant trois changements majeurs dans son système de paiement des royalties, Spotify compte déplacer un milliard de dollars de revenus vers les artistes et les ayants droit “légitimes” sur les cinq prochaines années.

Ces changements visent à combattre la fraude au streaming, qui coûte cher aux artistes qui travaillent, et à favoriser les artistes qui produisent de la musique de qualité, qui répondent aux attentes des auditeurs. Spotify espère ainsi se différencier de ses concurrents, comme Deezer et Apple Music, qui ont opté pour des modèles de rémunération différents, basés sur le principe du “user-centric”.

 

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