Que ce soit pour trouver l'inspiration, gagner du temps ou dénicher la prochaine pépite sonore, les « type beats » sont devenus incontournables dans l’industrie musicale. Plus qu'une simple tendance, ce phénomène a permis à certains producteurs méconnus d'atteindre une renommée mondiale, tout en propulsant la carrière d'artistes désormais incontournables. Mais comment ces productions YouTube ont-elles pu autant bouleverser le paysage du rap ?
Qu’est-ce qu’un « Type Beat » exactement ?
Un « type beat », c'est une instrumentale produite par un beatmaker, inspirée directement du style musical d'un artiste célèbre. Ces instrumentales sont ensuite mises en ligne sur YouTube, permettant à n'importe quel rappeur de les découvrir, les utiliser ou les acheter pour créer un morceau.
Aujourd'hui, ces type beats façonnent une partie considérable du rap moderne, influençant les carrières de rappeurs comme de producteurs.
Des inconnus aux hits planétaires grâce aux Type Beats
PNL et le type beat : de YouTube à « Le Monde ou Rien »
Le duo français PNL est l’un des meilleurs exemples de l’impact majeur des type beats. En 2015, Ademo et N.O.S dénichent une production du beatmaker MKSB sur YouTube pour seulement 40$. Ce beat deviendra « Le monde ou rien », leur plus gros classique avec plus de 120 millions de vues. Grâce à cette collaboration improbable, MKSB devient ensuite un collaborateur régulier du groupe, produisant plusieurs titres sur leurs albums suivants comme « Cramés » ou « J’suis QLF ».
Lil Nas X : derrière « Old Town Road », un type beat à 30$
Le succès historique « Old Town Road » de Lil Nas X est un autre exemple frappant. À seulement 19 ans, le producteur néerlandais YoungKio poste une production sur YouTube et BeatStars, vendue à Lil Nas X pour la modique somme de 30$. Un morceau légendaire, certifié 17 fois platine et gagnant de deux Grammy Awards, transformant totalement la vie du jeune beatmaker désormais signé chez Universal Music.
J. Cole : quand la curiosité donne naissance à un single
Même des artistes aussi établis que J. Cole se tournent vers les type beats pour retrouver l'inspiration. Cherchant de nouvelles idées sur YouTube, le rappeur américain tombe sur une production intitulée « J.Cole Type Beat » réalisée par un producteur nommé bvtman.« Procrastination (Broke) », un titre directement offert au beatmaker et devenu symbole d’une culture musicale collaborative et accessible.
Pourquoi les Type Beats attirent-ils autant les rappeurs aujourd’hui ?
Le succès croissant des type beats s’explique par plusieurs facteurs simples :
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Accessibilité immédiate : Trouver un beat devient une question de clics.
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Gain de temps et économie financière : Des productions professionnelles à bas coût.
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Découverte de nouveaux talents : Un vivier immense de jeunes producteurs innovants.
Seezy, Pop Smoke, NLE Choppa : comment les type beats lancent des carrières
Le phénomène ne se limite pas à quelques exceptions. Plusieurs artistes doivent leur carrière à ce modèle :
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Seezy, l’un des producteurs français les plus reconnus (Vald, Damso, Ninho), s’est initialement fait connaître grâce à un simple « Booba type beat » posté sur YouTube, attirant ainsi l’attention des professionnels.
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Le rappeur américain Pop Smoke s’est lui aussi construit une grande partie de son univers musical avec les productions type beats du britannique 808Melo (« Dior »).
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Le rappeur NLE Choppa a explosé internationalement grâce à « Shotta Flow », une instrumental trouvée sur YouTube, produite par Midas800, générant plus d'un milliard de vues cumulées.
Attention aux pièges : les problèmes des Type Beats
Malgré leur simplicité apparente, les type beats peuvent aussi poser problème :
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Droits d’auteur mal gérés : DRMZ Beatz découvre deux ans après que son instrumental, acheté par quelqu’un d’autre, était devenue « Je vis, je visser » de PNL sans autorisation claire.
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Absence de crédits : de nombreux producteurs ne sont pas immédiatement crédités, provoquant des litiges juridiques et des incompréhensions.
Comment bien utiliser les Type Beats quand on est artiste ?
Pour éviter ces pièges, voici quelques conseils essentiels :
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Toujours créditer le producteur original dès l’utilisation.
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Acheter légalement les licences disponibles sur les plateformes spécialisées (BeatStars, YouTube…).
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Contacter directement le beatmaker pour établir une collaboration claire et éviter les complications.
Pour conclure, les type beats ne représentent pas seulement un outil pratique pour les rappeurs : ils symbolisent une véritable révolution collaborative. Ce phénomène démocratise la création musicale et crée des passerelles inédites entre producteurs et artistes de tous horizons. Aujourd’hui, le rap ne se conçoit plus sans les type beats. Véritables accélérateurs de carrières, ils pourraient bien dessiner le futur du rap pour les années à venir.